• Voici deux romans jeunesses qu'on ne peut lâcher jusqu'à la dernière page...

     

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    Cette histoire se passe dans un vieux cirque qui n'entraîne plus sa troupe sur les routes.
    Mais vient un jour où la tranquillité du Puits des Anges et de ses habitants est menacée
    par l'extension de la ville.
    Comment protéger tous ceux qui forment un monde de paix et de chaleur,
    et qui porte Petite depuis sa naissance ?
    Portée par sa seule volonté, elle va redonner vie aux histoires et à leurs significations, là où le spirituel unis les hommes.
     
    lalanguedesbetes
     
    La langue des bêtes Stéphane Servant édition du Rouergue
     
    Elle peut dire beaucoup de choses, dans son langage sauvage. Petite, l'enfant née de l'amour d'une trapéziste et d'un homme à demi ogre, grandit au Puits des Anges, entourée par des sortes de parrains, qui ne sont rien de moins qu'un marionnettiste reconverti se chamaillant avec un petit homme cocasse, qui pourrait d'ailleurs se faire manger par un lion édenté, très attaché à un maître repenti et avide de lecture. Ils entourent la Petite d'histoires et de bienveillance. C'est avec émerveillement qu'elle pose son regard sur les mots, les contes, les récits de vie que lui raconte ces drôles de gens. Ici on ne lui raconte que celles qui ont de l'importance, qu'il faut apprendre à manier avec précautions, à recouvrir de doigts habiles ou attentionnés pour en extraire l'essentiel pour le coeur. Major Tom est aussi petit que drôle ; il a rejoint la troupe depuis longtemps, a subit des désillusions, mais transforme leur quotidien par ses chamailleries. Quant au Père, mieux vaut être l'un des siens pour pouvoir l'approcher sans risque. Sa femme, Belle, est aussi délicate que lointaine, parfois glaçante mais aussi tendre envers sa fille durant les moments où elle raconte à quel point on a besoin des Histoires. 
     
    Par l'écriture de l'auteur nous ressentons l'émerveillement que porte Petite envers le monde. Les leçons qu'elle n'oublie pas lui servent à donner vie aux mots. Et là-bas aux Puits des Anges ils ont grand besoin de la protection de quelque créature fantastique contre la menace d'expulsion qui pèse sur eux, à cause de la ville qui s'étend de manière envahissante. Avec un instinct quasi animal, Petite va redonner toute l'affection qu'elle a reçu, en protégeant les siens. Et c'est avec ce qu'elle connaît de plus intime de chacun du Puits des Anges qu'elle y parviendra. Mais y croire suffit-il ?  
     
    Ce roman dense parle du plus important : l'amour des histoires, la création et la solitude, le bonheur de chérir, dans un monde mêlé d'enchantement et de pauvreté, où l'on doit combattre ceux qui ne nous veulent pas que du bien. C'est un roman que je recommande pour sa vision poétique et sensible sur ce qui nous entoure, unique en son genre. 
     
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    [ Pour ceux qui veulent connaître une autre manière de vivre, réduite à l'essentiel
    S'émerveiller sur des émotions décrites poétiquement, des réflexions enjolivées 
    Qui éprouvent une affection pour les histoires et les contes ]
     

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    " Toute ressemblance avec des situations existantes ne saurait être que fortuite, à moins qu’elle ne ressemble à la simple application du programme du Front national.» 
     
    Nous n'avons jamais connu la guerre, je veux parler de moi et de ma génération. Mais nous ne voulons pas, peut être pas d'une voix unanime, mais j'espère une majorité, d'un pays qui serait prêt à brader nos droits civiques. Ce sont des mots qui sont très grands et qui en imposent, mais la liberté, de parole, d'opinion, de la presse, des idées, l'égalité envers tous et la fraternité qui signifie aussi l'empathie et l'accueil, ce sont des valeurs qu'on ne doit pas nous enlever. J'ai parfois plus peur de Marine le Pen et de ses idées que de ceux qui se font sauter la tête. Ce sont autant des menaces l'une que l'autre, qui détestent autant la liberté des femmes et la tolérance, qui veulent détruire des valeurs, sauf que l'une utilise les urnes et l'autre manie les bombes. Que nous brocardions nous mêmes nos valeurs, c'est impossible. Je voulais recommander cette BD qui met assez en évidence l'horreur que serait pour nous une présidence sous le régime du FN. 

     

    Et pour ceux qui n'ont pas le temps de lire, voici une sélection d'article à lire :

     

    Sur ce qui changerait vraiment pour les régions 

    Sur le droit à l'avortement 

    L'aperçu critique de la BD dont je vous est mis la couverture 

     

    Car il faut savoir que le programme de Le Pen c'est :

     

    La sortie de la zone euro, la fermeture des frontières, alors qu'aucun pays n'est capable de subvenir seul à ses besoins, puisqu'ils pratiquent tous le commerce extérieur. C'est aussi l'appauvrisement culturel ;

    Une réduction des budgets culturels : "En clair, les vraies crispations auront lieu sur les budgets de la culture et les subventions aux associations" Alors que la culture véhicule entre autre l'idée de tolérance, et l'esprit critique ; 

    Une atteinte aux droits des femmes. Petite citation de Marion Maréchal Le Pen qui voudrait dérembourser l'IVG : ""L'Etat ne doit pas payer pour l'inattention des femmes"

    Et beaucoup d'autres lois aussi, que je ne connais pas toute, n'ayant pas suffisement jeté un coup d'oeil à tout ce qu'il pouvait y avoir de malsain d'intolérable et de surtout très dangereux dans ces idées. J'espère que le seul grand bouleversement à venir me concernant sera ma plus grande attention à tout ce qui concerne la politique, avec revues d'article de presse, programmes politiques, et site de checking jusqu'à 2h du matin. Et que ce sera tout. 


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    C'est une histoire sur combien le père de Marthe pèse sur sa vie,
     
    à elle, son frère et sa mère, combien les coups venus de ses
     
    poings les étouffent. On comprend comment s'utilise 
     
    les mots pour faire du mal. 
     

    sauflesfleurs

     La seule force de Marthe tient à sa mère et à son frère, qui essaient de se créer du bonheur, quand le père n'est pas là, qu'il s'occupe des bêtes qui subirront à leur tour son courroux. Il n'y a en lui que l'expression de la violence : il arrive brutalement, ne les appelle pas pas leur prénom, comme lorsque l'on veut signifier à quelqu'un qu'il n'est rien, il boit pour les oublier, ment et frappe. Leur bonheur se manifeste par son absence, et quand il revient, la peur se rappelle à eux. La ferme connaît alors d'horribles silences qui font craindre l'orage. Un orage qui surgit violemment, qui hurle en bourrasque sur eux, il ne les aime pas, il leur veut du mal. 
    Leur mots à eux s'effacent face à lui, qui s'impose. "se jette sur le verbe, phrases courtes sans adjectifs, sans compléments, seulement des ordres et des martinets". Il les réduit au silence. La langue de Marthe est courte aussi, mais poétique, infiniment plus profonde. 
    Son espoir à elle c'est de retrouver des dictées, des odeurs de craies, des appels des maîtresses, des livres sur les étagères qui lui feront la "courte Eschyle", et puis le lien avec le petit frère, tout son amour communicatif. La sœur et le frère se protège, c'est une (bulle) d'amour à l'intérieur d'un massacre. Car le père empêche tout espoir de germer
    Marthe a envie d'aider sa mère, elle veut lui faire plaisir, avec des fleurs, en préparant le repas, en se glissant entre elle et les poings de son père. Elle ne ressent pas de haine envers celle qui l'a portée, car elle comprend qu'elles subissent autant l'une que l'autre ; elle lui vole alors les coups qui lui sont destinés. Marthe trouvera plus tard avec Florent la tendresse des caresses qui s'opposent aux frappes, qui cicatriseront son corps. "Dans la chambre apprivoisée, ses mains me trouvent après m'avoir cherché caresses". Il lui raconte qu'une autre  histoire est possible, ses mains disent autre chose que la souffrance et la crainte.  
    Ce livre est aussi profondément heurtant qu'il peut se révéler beau et plein d'espoir. La ferme n'est pas pour Marthe que l'amerture et la crainte de la violence, elle est aussi le lieu de l'enfance où elle puise de la force pour recouvrir son malheur et ses racines de surcouches protectrices, faite du sparadrap des mots et de la bienveillance de Florent. Elle s'est hissée sur le sol qui l'a porté, elle parvient à partir loin, à s'offrir "le rêve pour laquelle elle est née". Et même si son histoire se répercute sur elle, comme un torrent de grêle ou un soleil trop violent qui vient déchiqueter la terre, elle porte en elle la beauté de toutes les fleurs au monde. 
     
     
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    [Pour ceux qui ne savent pas quoi faire du souvenir d'un proche, qui culpabilise à l'idée de s'offrir une seconde chance loin de relations toxiques]
     
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  • Ces filles peuvent être des héroïnes de fiction pour adolescents, elles ne sont pas caricaturales, plutôt même bourrées de défaut, dépourvues de moralité, superficielles par moment et cruelles le plus souvent. Elles ressentent tout de même des émotions subtiles et parfois même proche... de la compassion !

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    Les nombrils par Delaf & Dubuc, édition Dupuis

    L'une, la brune Vicky est détestée par sa grande soeur qui se pose en rivale, et elle grandit sous les yeux critique de ses parents, qui attendent d'elle qu'elle soit la meilleure dans tous les domaines. Elle vit une pression d'enfer qui l'empêche parfois de faire ses propres choix. Difficile de se montrer bienveillante par la suite avec ses amies. Et encore moins quand on voit en face de soi le putching-ball parfait... Pour la rousse Jenny, c'est tout simplement une fille au dessus ou en dessous de tout, très peu consciente des réalités, gaffeuse au possible, une fille mignonne mais... qui ose ramener de la glaise en cours et prétendre, très sûre d'elle, que personne ne possède plus de matière grise qu'elle... Elle blesse Karine sans le savoir, elle veut aussi bien faire (parfois). 

    Karine, c'est le personnage qui évolue de la manière la plus fulgurante. Après s'être volé son copain, accusé de meurtre, pris des baffes par le primeur, elle décide de ne plus être un putching-ball. Et en plus de conserver son esprit "voix de la sagesse", devient plus sûre d'elle et de ses choix. Et fais un virage digne des plus grands conducteurs de rallye en devenant chanteuse dans un groupe de punk, ce qui lui permet de se décharger de tout ce qui ne va pas.

    Ces BDs sont drôle et prennent même des tournants proche du polar, car on ne sait toujours pas qui a voulu pousser Mélanie du pont... (ou si mais dans le tome 6). C'est une collection de BD que j'ai beaucoup aimé parce que je la trouve enfin de son temps ! Oui elle met en scène des filles superficielles mais elle véhicule des messages sur la parité, l'affirmation de soi, et ça passe bien ! Loin de montrer aux petites filles que la quête de toute une vie est de trouver un garçon, elle tient un discours hyper lucide sur le sujet.

    Et tout ça en quelques bulles. 

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    [Pour celles qui sont des petites chipies et qui au delà de leur cruauté de jeunes filles pourraient connaître la compassion, et celles qui ont tout à y gagner à s'affirmer et à révéler leur valeur.]


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