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    " Toute ressemblance avec des situations existantes ne saurait être que fortuite, à moins qu’elle ne ressemble à la simple application du programme du Front national.» 
     
    Nous n'avons jamais connu la guerre, je veux parler de moi et de ma génération. Mais nous ne voulons pas, peut être pas d'une voix unanime, mais j'espère une majorité, d'un pays qui serait prêt à brader nos droits civiques. Ce sont des mots qui sont très grands et qui en imposent, mais la liberté, de parole, d'opinion, de la presse, des idées, l'égalité envers tous et la fraternité qui signifie aussi l'empathie et l'accueil, ce sont des valeurs qu'on ne doit pas nous enlever. J'ai parfois plus peur de Marine le Pen et de ses idées que de ceux qui se font sauter la tête. Ce sont autant des menaces l'une que l'autre, qui détestent autant la liberté des femmes et la tolérance, qui veulent détruire des valeurs, sauf que l'une utilise les urnes et l'autre manie les bombes. Que nous brocardions nous mêmes nos valeurs, c'est impossible. Je voulais recommander cette BD qui met assez en évidence l'horreur que serait pour nous une présidence sous le régime du FN. 

     

    Et pour ceux qui n'ont pas le temps de lire, voici une sélection d'article à lire :

     

    Sur ce qui changerait vraiment pour les régions 

    Sur le droit à l'avortement 

    L'aperçu critique de la BD dont je vous est mis la couverture 

     

    Car il faut savoir que le programme de Le Pen c'est :

     

    La sortie de la zone euro, la fermeture des frontières, alors qu'aucun pays n'est capable de subvenir seul à ses besoins, puisqu'ils pratiquent tous le commerce extérieur. C'est aussi l'appauvrisement culturel ;

    Une réduction des budgets culturels : "En clair, les vraies crispations auront lieu sur les budgets de la culture et les subventions aux associations" Alors que la culture véhicule entre autre l'idée de tolérance, et l'esprit critique ; 

    Une atteinte aux droits des femmes. Petite citation de Marion Maréchal Le Pen qui voudrait dérembourser l'IVG : ""L'Etat ne doit pas payer pour l'inattention des femmes"

    Et beaucoup d'autres lois aussi, que je ne connais pas toute, n'ayant pas suffisement jeté un coup d'oeil à tout ce qu'il pouvait y avoir de malsain d'intolérable et de surtout très dangereux dans ces idées. J'espère que le seul grand bouleversement à venir me concernant sera ma plus grande attention à tout ce qui concerne la politique, avec revues d'article de presse, programmes politiques, et site de checking jusqu'à 2h du matin. Et que ce sera tout. 


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  • Ces filles peuvent être des héroïnes de fiction pour adolescents, elles ne sont pas caricaturales, plutôt même bourrées de défaut, dépourvues de moralité, superficielles par moment et cruelles le plus souvent. Elles ressentent tout de même des émotions subtiles et parfois même proche... de la compassion !

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    Les nombrils par Delaf & Dubuc, édition Dupuis

    L'une, la brune Vicky est détestée par sa grande soeur qui se pose en rivale, et elle grandit sous les yeux critique de ses parents, qui attendent d'elle qu'elle soit la meilleure dans tous les domaines. Elle vit une pression d'enfer qui l'empêche parfois de faire ses propres choix. Difficile de se montrer bienveillante par la suite avec ses amies. Et encore moins quand on voit en face de soi le putching-ball parfait... Pour la rousse Jenny, c'est tout simplement une fille au dessus ou en dessous de tout, très peu consciente des réalités, gaffeuse au possible, une fille mignonne mais... qui ose ramener de la glaise en cours et prétendre, très sûre d'elle, que personne ne possède plus de matière grise qu'elle... Elle blesse Karine sans le savoir, elle veut aussi bien faire (parfois). 

    Karine, c'est le personnage qui évolue de la manière la plus fulgurante. Après s'être volé son copain, accusé de meurtre, pris des baffes par le primeur, elle décide de ne plus être un putching-ball. Et en plus de conserver son esprit "voix de la sagesse", devient plus sûre d'elle et de ses choix. Et fais un virage digne des plus grands conducteurs de rallye en devenant chanteuse dans un groupe de punk, ce qui lui permet de se décharger de tout ce qui ne va pas.

    Ces BDs sont drôle et prennent même des tournants proche du polar, car on ne sait toujours pas qui a voulu pousser Mélanie du pont... (ou si mais dans le tome 6). C'est une collection de BD que j'ai beaucoup aimé parce que je la trouve enfin de son temps ! Oui elle met en scène des filles superficielles mais elle véhicule des messages sur la parité, l'affirmation de soi, et ça passe bien ! Loin de montrer aux petites filles que la quête de toute une vie est de trouver un garçon, elle tient un discours hyper lucide sur le sujet.

    Et tout ça en quelques bulles. 

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    [Pour celles qui sont des petites chipies et qui au delà de leur cruauté de jeunes filles pourraient connaître la compassion, et celles qui ont tout à y gagner à s'affirmer et à révéler leur valeur.]


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    Etre un homme ou une femme, quelle différence ? Certains semblent passer de l'un à l'autre très facilement. Appelé à faire acte de bravoure et à défendre sa patrie pendant la première guerre mondiale, un jeune soldat ne va plus avoir qu'une obsession : celle de fuir les lignes ennemies. Il trouvera refuge chez sa femme Louise. Mais dans la chambre trop étroite où elle vit il se sent dépérir. Voulant alors mettre fin à sa clandestinité, il va lui prendre ses fards à paupières, ses pinceaux et ses bas résilles, et se cacher derrière les jupes de Louise. 

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      Ce couple du début du XXème siècle est assez en avance sur son temps. Louise lui donne du "à tout à l'heure, beauté", fait semblant de le trouver affreux, s'amuse de la situation, assez cocasse quand même. Les rires qu'ils parviennent à échanger, leur persévérance et leur optimisme contrastent avec cette ambiance sinistre de guerre, de rudesse et de privation. Côté couleur, à part les lumières jaunes des lampadaires, rien ne vient éclairer les cases grisâtres. 
    Le travestissement se reflète jusque dans le coup de crayon du dessinateur, où, une fois devenu femme, Paul ressemble trait pour trait à un personnage féminin. Le nez devient alors plus fin, les yeux fardés hypnotisent et les courbes moins carrés sont moulés dans les plis sensuels d'une robe rouge. C'est uniquement glissé dans sa peau d'homme, ou alors qu'il est en cours de travestissement, que l'on voit des restes de masculin. 
    Paul se plaira tellement dans sa nouvelle identité que les problèmes de couple ne vont pas tarder... Comment est-ce possible de s'y habituer si facilement, d'oublier ses réflexes et sa façon d'agir au masculin (ou au féminin) ? Est-ce le fait de fuir la guerre, de ne pas avoir fait acte de bravoure et que tout autour de lui on le couvre de honte qui lui permet de se réinventer si facilement ? 
    Ce qui est ironique c'est que les premières pages mettent en évidence les méthodes de séduction dont abusent les deux sexes (pour l'homme : jouer le mystérieux; l'énigmatique, pour une femme, rire aux éclats goulûment) transmis par la famille ou les copains, et que pourtant Paul va délaisser bien vite, lui qui semblait jouer à la perfection son rôle de mec viril.
    Réduire ce roman graphique à une histoire d'amour n'est pas une bonne idée... il évoque aussi les transformations que l'on opère sur soi, le besoin pulsionnel d'oublier des décisions prise, et ce avec un sacré mélange de passage à vide et d'humour salvateur.
     
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    [Pour ceux qui voudraient comprendre ce qu'est d'explorer différentes facettes de soi, 
    Ou qui trouve le travestissement bizarre,
    Ceux qui cherche à soutenir quelqu'un dans des projets fous,
    Ou voir à quoi ressemble une intimité de couple.]
     

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