• L'humour & ses humeurs, passage en revue

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     > Le rire l'air de rien ; celui d'Arlington Park. Le roman évoque le quotidien plein de renoncements de  femmes aux foyers qui ne s'attendaient pas à vivre tels  des automates. De manière subtile, le roman prend le  parti pris de dévoiler leurs pensées, elles qui se cachent  derrière des faux-semblants, et dont l'humour se fait  tranchant, à l'aide de mots qui ne sont pas choisis  au hasard. On ose à peine rire...  

     "Amanda pensait que si elle n'avait pas été mariée,  elle n'aurait jamais été chez le boucher. [...] Une de  ses amies végétariennes lui disaient qu'elle ne  mangeait jamais ce qui avait un visage. Eddie, son  fils avait un visage. Amanda le regarda dans le rétroviseur"  

    > Le rire qui tourne à la grosse vanne  ; celui qui se reconnaît immédiatement et qu'il n'a d'autres but que de faire travailler les abdos ; celui d'Omar Sy et François Cluzet, quand sans complexe Driss balance au tétraplégique qui l'emploi "Pas de bras pas de chocolat", et qui grâce à son culot lui redonne de la bonne humeur. Test réussi pour lui, et en salle c'est un carton, où même s'il y a eu des polémiques, ceux qui se sont offusqué de ce ton impertinant n'était même pas les personnes directement concernés, c'est à dire ceux qui vivent des handicaps ! C'est encore le même humour pour Gad Elmaneh quand il parle de ses origines et qui en à fait tout un spectacle : "Mais qu'est-ce qu'il fait ! Il est pas français, il vient de maghrébie !" Ce qui prouve que le rire est utile pour bousculer les idées reçus, là où d'habitude la colère ou le ressentiment l'emporte. 
     

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     > Le rire pour prendre de la distance ; celui qui n'a l'air de rien, comme dans "Le rouge et le vert", Jean-Bernard Pouy "Je me suis dit que les conducteurs, revenant chez eux après une sombre soirée pizza-ciné, devaient avoir l'horrible sensation d'être pris au piège comme une tranche de speck dans un panino". Mais derrière les phrases apparament anodines se cachent des critiques sur la société ; et quand le rire se fait plus sombre, c'est pour mieux marquer l'amertume d'un personnage déconcerté par ce qu'il voit.
     
    > Et le rire engagé et critiqué ; en ce moment il s'agit surtout de celui de Charlie Hebdo, dont on oublie trop facilement qu'il consiste à montrer les absurdités et les incohérences, aussi bien dans le domaine de la religion qu'en politique ou économique. C'est un type de presse qui à l'audace de vouloir rire des événements. Ce qui est une chance, car on ne sort de la lecture pas tellement déprimé par rapport au visionnage des JTs, et en plus avec des questions en tête. C'est aussi celui du Gorafi qui transforme la réalité en reprenant des éléments réalistes pour les parodier. 
     
    Dans tous les cas, le rire est présent pour dénoncer, mettre en lumière. Pourquoi certains seraient-ils interdit et pas d'autres ? "L'important n'est pas que vous soyez ou non licencieux. L'important c'est que vous ayez le droit de l'être". (André Gide, cité par José Artur, Dictionnaire de pensées humoristiques) Autrement dit les caricaturistes ont le droit de faire ce qu'ils font.

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