• De quoi parlera la prochaine chronique ?

     

    D'une enfance sauvage 

     

    D'un endroit magique à la lisière de la forêt 

     

    Du pouvoir des mots

    Du mystère de la naissance

     

    ...

     

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    A très bientôt !

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    Etre un homme ou une femme, quelle différence ? Certains semblent passer de l'un à l'autre très facilement. Appelé à faire acte de bravoure et à défendre sa patrie pendant la première guerre mondiale, un jeune soldat ne va plus avoir qu'une obsession : celle de fuir les lignes ennemies. Il trouvera refuge chez sa femme Louise. Mais dans la chambre trop étroite où elle vit il se sent dépérir. Voulant alors mettre fin à sa clandestinité, il va lui prendre ses fards à paupières, ses pinceaux et ses bas résilles, et se cacher derrière les jupes de Louise. 

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      Ce couple du début du XXème siècle est assez en avance sur son temps. Louise lui donne du "à tout à l'heure, beauté", fait semblant de le trouver affreux, s'amuse de la situation, assez cocasse quand même. Les rires qu'ils parviennent à échanger, leur persévérance et leur optimisme contrastent avec cette ambiance sinistre de guerre, de rudesse et de privation. Côté couleur, à part les lumières jaunes des lampadaires, rien ne vient éclairer les cases grisâtres. 
    Le travestissement se reflète jusque dans le coup de crayon du dessinateur, où, une fois devenu femme, Paul ressemble trait pour trait à un personnage féminin. Le nez devient alors plus fin, les yeux fardés hypnotisent et les courbes moins carrés sont moulés dans les plis sensuels d'une robe rouge. C'est uniquement glissé dans sa peau d'homme, ou alors qu'il est en cours de travestissement, que l'on voit des restes de masculin. 
    Paul se plaira tellement dans sa nouvelle identité que les problèmes de couple ne vont pas tarder... Comment est-ce possible de s'y habituer si facilement, d'oublier ses réflexes et sa façon d'agir au masculin (ou au féminin) ? Est-ce le fait de fuir la guerre, de ne pas avoir fait acte de bravoure et que tout autour de lui on le couvre de honte qui lui permet de se réinventer si facilement ? 
    Ce qui est ironique c'est que les premières pages mettent en évidence les méthodes de séduction dont abusent les deux sexes (pour l'homme : jouer le mystérieux; l'énigmatique, pour une femme, rire aux éclats goulûment) transmis par la famille ou les copains, et que pourtant Paul va délaisser bien vite, lui qui semblait jouer à la perfection son rôle de mec viril.
    Réduire ce roman graphique à une histoire d'amour n'est pas une bonne idée... il évoque aussi les transformations que l'on opère sur soi, le besoin pulsionnel d'oublier des décisions prise, et ce avec un sacré mélange de passage à vide et d'humour salvateur.
     
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    [Pour ceux qui voudraient comprendre ce qu'est d'explorer différentes facettes de soi, 
    Ou qui trouve le travestissement bizarre,
    Ceux qui cherche à soutenir quelqu'un dans des projets fous,
    Ou voir à quoi ressemble une intimité de couple.]
     

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    Dans ce livre, Valérie Zenatti entretient un drôle de rapport à la vérité : elle ne cesse d'en faire l'éloge et de mettre en situation des émotions intenses, qui mettent à nu la sincérité, mais fait pour autant l'aveu de son besoin de mensonges pour vivre en paix...

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    "Mensonges" de Valérie Zenatti, édition de l'Olivier

    Zenatti est juive, et même après la guerre, les stigmates sont encore là, parce que les copains de classe disent des horreurs comme "qu'est-ce qu'ils en ont mis aux juifs !". Alors elle regarde la série Holocauste pour comprendre son histoire. En mentant à sa mère pour y parvenir... Où qu'elle aille son identité ne doit pas être révélée, là d'où ses parents viennent on se faisait exterminer, là où elle grandit les origines maghrébines de ses grands-parents sont purement une honte... Après avoir vécus en France, ses parents se réfugient ailleurs, sur leurs terres d'origines. Alors dans l'Israël où elle passe son adolescence, auprès de ses nouvelles amies russes, elle ne montre jamais sa grand-mère, qui s'entête à porter le foulard et parler arabe. A côté de ça, elle ressent le besoin viscéral de noter tout ce qui lui arrive. Elle écrit dans la frénésie, et ses mots sont là pour retenir le temps présent, l'empêcher de totalement disparaitre, comme un vestige qui s'écroulerait, ou une histoire qu'on oublierait. Mais ses mots sonnent creux, ils ne disent rien sur elle, se bornent juste aux faits. Exprimer son ressenti est très difficile quand on trafique sans cesse son identité, qu'on étouffe ses émotions, qu'on sent qu'ils ne peuvent pas sortir à cause du poids des non-dits. Difficile d'avouer qu'on aime allumer les bougies du Shabbah, faire la prière sur le pain et le vin, quand il n'est pas bon d'être juive même après la guerre. D'où les premiers mensonges qu'elle raconte à ses amies. 

    Pour parler de vérité, la dernière partie de son livre, le conte, bien que totalement fictif, est peut être celui qui permet le plus à l'auteur de se dévoiler. Les deux enfants qu'elle envoient dans la forêt, essayant d'échapper aux loups et de s'entraîder mutuellement, m'ont fait penser à sa relation avec l'auteur Aharon Appelfed, dont il est question dans le livre. Car Valérie Zenatti est la traductrice de ses romans. Cette dernière parti du livre, autour de la pure fiction, nous rendent l'auteur plus proche, parce que jusqu'alors elle n'avait cessé de se cacher derrière les mots. Cette parti là du conte détonne avec le début du roman, où Zenatti écrit être Aharon, parle à la première personne du singulier, et raconte son histoire à lui. On apprend qu'il a été déporté dans un camp, avant de s'enfuir et de perdre à chaque étape de son périple un de ses parents. En prétendant être un autre il devient facile d'oublier sa propre histoire, surtout si on la considère comme honteuse.

    Pour tout le reste du roman, elle raconte des moments forts de sa vie, au ressenti intense, qui l'ont constitués. Ce roman est pour moi un perpétuel mélange de chaud et de froid entre le mensonge et la vérité. Elle parle honnêtement de ses mensonges, et ce passage, si paradoxal avec le reste du roman, l'éclaire pourtant : "L'écriture permet comme la prière d'être en contact avec ce qu'il y a de plus profond en nous." Les mensonges révèle qui elle est, ses angoisses et son histoire cachée.

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    [Pour ceux qui ont eu ou ont encore honte de leurs origines,  qui connaisent la peur que l'on remarque leurs différences, qui ne veulent pas oublier d'où ils viennent, qui voudraient se glisser dans une autre peau, ou enfin pour ceux qui pensent que les mensonges ne les rattraperont pas]


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  • Baisées de cigarettes, baisées de fumées<o:p></o:p>

    Rien qu'un souffle mais sur les lèvres posé<o:p></o:p>

    L'évanescence imprime l'amour de l'éternel <o:p></o:p>

    Lui qui trouble les esprits de ses appels <o:p></o:p>

     

    De cette chair s'entrouvre l'ouverture sur le gouffre<o:p></o:p>

    Laissant le goût du vice en un seul souffle<o:p></o:p>

    Insinuer l'âbyme entre deux âmes étourdis d'une promesse<o:p></o:p>

    Qui vivent pour oublier le mal qu'il y a à la détresse 

    <o:p></o:p><o:p></o:p>

     

    https://youtu.be/j94o6zirsqU


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  • Que tente Maître Calame au beau milieu des rues endormis et menaçantes alors qu'il devient la nouvelle proie du tueur en série qui frappe dans la ville de Bourg-Preux ?

     

    - Il s'arrête brusquement dans une ruelle et crie tout en faisant des mouvements à la Kung Fu panda pour l'impressionner ;

    - Il sort un sac de sa robe d'apparat et crie qu'à l'intérieur se trouve des petits lapins sur lesquels le tueur pourra exercer ses pulsions meurtrières ;

    - Il se faufile dans un tonneau de vin vide et puant en attendant que le meurtrier passe pour lui bondir dessus ! ;

    -Il lui promet de l'absoudre de ses péchés s'il se rend gentiment aux gardes de la ville,

    - Il lit le recueil de nouvelles "Janua Vera" pour savoir ce qui lui arrivera !

    (chronique disponible dans la section "roman") ! 

    Monkf
    ( Crédit : photo du site Mad Moo)

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